Amour, sexe et martinet?: les Français ont inventé le porno, le bidet et le sadisme (mais pas le "French kiss")

De l’amour courtois à l’idéal (un peu exagéré) du « French lover », au cours de son histoire, notre pays a su exporter ses charmes. Et quelques licencieuses (et délicieuses??) pratiques.

Nous avons inventé…

… LE LIBERTINAGE

Si le libertin est à l’origine l’affranchi – au sens romain du terme –, il est dès le XVIe siècle pris dans un sens religieux. « Libertinage » est un joli mot inventé en France au tout début du XVIIe pour désigner les érudits qui se sont affranchis des règles imposées par l’Église?: « Mon frère, ce discours sent le libertinage » dit ce cul-bénit d’Orgon dans le Tartuffe. Mais, si Dieu n’existe pas, tout est permis, les libertins du XVIIe (Théophile de Viau, La Mothe Le Vayer ou Cyrano de Bergerac) ont des mœurs très libres. Certains le paieront cher. À partir de la Régence, le ­libertinage devient la règle de la bonne société, et l’Encyclopédie précise que le libertinage est « l’habitude de céder à l’instinct qui nous porte aux plaisirs des sens ». De Crébillon fils à Sade en passant par Laclos, la littérature s’en nourrit. Le triste XIXe siècle aura la peau du libertinage, remplacé par le sentiment, et le XXe le rejette dans l’« enfer » des bibliothèques. Le Parti communiste s’émeut des mœurs de Roger Vailland, et condamne Histoire d’O en 1954. Il ne reste guère que Philippe Sollers pour célébrer Vivant Denon (lire absolument Point de lendemain chef-d’œuvre du genre) dans son Cavalier du Louvre.