Larry Flynt, le roi du porno mis à nu
Signé Milos Forman, le portrait de Larry Flynt, pape obscène d’un empire pornographique et défenseur improbable de la liberté d'expression.
l était obsédé par l'argent, le pouvoir, le sexe et il a brigué la présidence des États-Unis. Contre toute attente, il ne s'agit pas de Donald Trump, mais de… Larry Flynt, empereur de la presse pornographique qui se déplaçait en chaise roulante plaquée or, obsédé notoire et peut-être aussi champion de la liberté d'expression, disparu en février 2021 à l'âge de 78 ans. En 1996, ce bouffon provocateur qui choqua l'Amérique fit l'objet d'un sulfureux film signé Milos Forman, que l'éditeur Wild Side a récemment ressorti dans une splendide restauration en 2K.
Après une enfance chez les rednecks du Kentucky et l'armée, Larry Flynt fait fortune en ouvrant des bars avec des serveuses en bikini dans le Midwest, puis en lançant un modeste bulletin pour ses clubs avec photos dénudées qui deviendra en juillet 1974 le magazine Hustler (« arnaqueur », « escroc », « prostitué »), avec une succession de gros plans provocants. Un magazine sur papier glacé, lancé pour concurrencer Playboy et Penthouse, qui va lui apporter la gloire. Bientôt à la tête d'un empire, avec casinos, clubs, sex-shops, il est attaqué par les autorités de Cleveland qui l'accusent « d'obscénité, de proxénétisme et de crime organisé ». S'engage alors un interminable bras de fer entre Larry Flynt et la justice...